Et si le prochain article que vous lisiez avait été entièrement rédigé par une IA ?
Dans un monde où l’intelligence artificielle est capable d’imiter la plume humaine, une question se pose : peut-elle vraiment rivaliser avec un rédacteur humain ?
Rédaction par IA : quelques notions
Nous savons tous ce qu’est un rédacteur web : une personne derrière son écran d’ordinateur, travaillant à la création d’un article, à l’aide d’un logiciel de traitement de texte.
Mais un rédacteur IA, qu’est-ce que c’est ? Et bien : un rédacteur IA, ou générateur de contenu par IA, c’est un logiciel générateur tel que ChatGPT ou Jasper AI, conçu pour créer un contenu cohérent, à partir d’un prompt (une requête), dans le but de fluidifier au maximum son contenu. Les algorithmes des IA ne cessent de s’améliorer, mais ils doivent se cantonner à leur base de données stricte, au même titre qu’une recette de pâtisserie permet d’obtenir un dessert à partir d’ingrédients pré-définis !
Gabriel Turinici, professeur de mathématiques à l’université Paris Dauphine-PSL, nous parle des pratiques et enjeux actuels dans le domaine de la rédaction dans son article sur les conséquences de l’IA dans les médias. Dans cet article, il nous fait part des craintes pour certains professionnels de l’arrivée d’un logiciel surpuissant capable de rédiger un journal dans sa totalité.
Ce problème ne date pas d’aujourd’hui, comme l’explique Eric Nahon, directeur adjoint de l’IPJ-Dauphine : « Les plus anciens que moi pourraient parler des premiers micro-ordinateurs dans la rédaction (…) ». L’article parle aussi de logiciels comme Data Share, un genre de Google sécurisé, qui permet de récupérer des données sur des personnalités intéressantes ou autre, dans une zone géographique précise.
Ce qui met en lumière l’une des différences que peut apporter l’IA dans la rédaction, à savoir la vitesse de recherche.

Comment fonctionne l’IA d’aujourd’hui ?
La professeure à l’université de Paris-Sorbonne, Laurence Devillers, nous explique très bien les différentes sortes d’IA et les modes d’apprentissage dans son article pour le CLEMI (Centre pour l’éducation aux médias et à l’information) sur la compréhension des principes de base de l’intelligence artificielle.
Il existe donc 3 principaux types d’apprentissage par IA :
- L’apprentissage supervisé : il consiste à apprendre à partir d’exemples définis ;
- L’apprentissage non supervisé : l’IA regroupe des données en fonction de leurs points communs, sans supervision ;
- L’apprentissage par renforcement : apprentissage par essais / erreurs.
Cependant, en 2017, la société Google Brain proposera un nouvel algorithme d’apprentissage dit « profond » nommé Transformers, qui révolutionnera l’IA générative connue à cette époque. L’architecture Transformers est un réseau de neurones qui apprend à comprendre les mots dans leurs contextes, et à les transformer par la suite.
C’est une grande avancée dans le traitement automatique du langage naturel (NLP), et qui donnera naissance à Bert en 2018, puis à ChatGPT en 2021. Cette dernière utilise ce modèle dans le but de réécrire un texte donné, en lui donnant une forme différente, ce qui amène un bouleversement considérable dans le monde de la rédaction.
La technologie Transformers a été introduite pour la première fois dans un article intitulé « Attention Is All You Need ». Grâce à ce nouveau modèle d’apprentissage, l’intelligence artificielle atterrira plus que jamais sur le devant de la scène, et deviendra réellement compétitive avec l’humain.
Les différences et avantages de l’IA en rédaction web
Étudiée précédemment, l’IA contemporaine est capable de générer du texte de manière ultra-rapide. La plus célèbre, ChatGPT, dispose d’une gigantesque base de données dans laquelle elle peut puiser ses informations. Ce n’est pas une surprise, mais d’après les estimations d’experts, le modèle GPT-4 serait bien plus performant que son prédécesseur GPT-3, avec près de 1,8 billion de paramètres contre les quelques 175 milliards de paramètres de son prédécesseur, comme l’indique le rapport d’informations de ChatGPT-Info.
Évidemment, ces données démontrent la capacité d’adaptation de l’IA et son avantage non négligeable dans la rédaction. En effet, le rédacteur IA a plus d’un atout dans son sac !
Vitesse d’exécution et avantages budgétaires de l’IA
Il est nécessaire de souligner la vitesse d’exécution de l’IA dans la rédaction de contenu. Elle ne connait ni le stress, dû à un timing relativement serré, ni la fatigue, ni les aléas de la vie. Son rendement d’écriture est hautement multiplié, et sa capacité de correction grammaticale permet d’éviter un travail fastidieux.
Concrètement, de par sa vitesse de travail, l’intelligence artificielle permet à une entreprise de faire des économies sur la main-d’œuvre, donc une diminution des budgets.

L’assistance de l’IA dans l’écriture
L’écriture de programmes d’IA peut être idéale dans la recherche d’inspirations et d’informations pour la rédaction d’articles en tout genre. La plupart des outils IA permettent d’obtenir une multitude de détails sur un sujet précis à la suite d’une simple requête. Un atout indéniable dans l’assistance à la recherche, et un excellent stimulant pour le rédacteur humain.
Adaptabilité de l’IA en rédaction
Dans son travail de rédaction, l’humain peut adopter une stratégie de référencement sur Google en mettant en avant des mots-clés qui lui permettront une meilleure visibilité sur le net. L’IA quant à elle manque de nuance humaine malgré qu’elle soit en capacité de rédiger des contenus conséquents et d’optimiser certains aspects techniques.
Les limites de l’IA vs les avantages de l’humain
Un rédacteur humain est créatif
Il est important de rappeler les inconvénients de cette technologie dans le domaine de la rédaction. L’IA n’a pas la finesse d’écriture que peut avoir un rédacteur humain compétent et se contente de partager les données qu’elle a en sa possession.
Elle peut donc manquer de profondeur, de justesse, de pertinence.
Un rédacteur humain contrôle ses sources
Le rédacteur IA doit se contenter de sa base de données et des recherches sur Internet pour aller à la pêche aux infos. Contrairement à l’humain, ChatGPT ne peut pas s’aider de ses pairs pour s’informer sur les nouveautés. Il faut que le net soit actualisé.
De ce fait, des erreurs peuvent être détectées dans ses comptes rendus, ce qui peut parfois la rendre inexacte, voire obsolète. Elle peut aussi laisser apparaitre des informations erronées, voire abusives, qui flirtent parfois avec la diffamation, comme le démontre la plainte déposée par un ressortissant néerlandais (représenté par l’association Noyb) en 2025.
De la même manière que le rédacteur IA n’a pas une capacité de recherche illimitée, le panel d’informations qu’il peut délivrer ne l’est pas non plus. C’est-à-dire que les informations qu’il peut transmettre doivent provenir de sujets sur lesquels il a été préalablement formé/approuvé. Il arrive cependant que l’IA soit en capacité d’inventer totalement des faits, et d’en censurer d’autres, comme l’explique l’article de Courrier International sur DeepSeek.
Comme il a été vu précédemment, le modèle d’apprentissage « profond » de Transformers offre à l’IA un algorithme avancé, qui lui permet d’apprendre de ses erreurs. Apprendre de ses erreurs, certes, si elle est corrigée dans l’instant, mais elle reste incapable de les reconnaître. Ces paramètres montrent que, malgré sa capacité d’apprentissage, il y aura toujours un rédacteur humain pour la corriger et la mettre à jour.

L’avenir de la rédaction par IA en rédaction web
En conclusion, il apparait très clairement que, dans le vaste monde du média et plus précisément dans le monde de la rédaction, intelligence artificielle et humain montrent de nombreuses différences, qui démontrent leur complémentarité.
D’une part, il y a le rédacteur humain, qui est une personne dotée d’émotions, capable de créativité, de nuance et de jugement. Son travail demande du temps, mais son rendu est authentique. D’autre part, il y a le rédacteur IA, rapide et précis, capable de produire une grande quantité de contenu, mais qui n’est rien sans une présence humaine en arrière-plan, pour continuer de le corriger et d’alimenter sa base de connaissances.
Il serait donc intéressant pour le rédacteur humain de s’aider de l’intelligence artificielle comme d’un support et outil de travail, peu importe son degré d’utilité, car le rédacteur IA a démontré, avec le temps, son efficacité dans la génération de texte. Toutefois, il est nécessaire pour l’humain de ne pas s’en remettre intégralement à l’intelligence artificielle.
Affiner sa plume et travailler avec son cœur sont essentiels.